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« Talents de la e-santé »: la DNS et l’ANS récompensent 11 projets innovants

Tic Santé

La délégation ministérielle au numérique en santé (DNS) et l’Agence du numérique en santé (ANS) ont récompensé 11 lauréats « ayant mis en œuvre un projet structurant d’e-santé avec des usages réels et concrets sur le terrain », lors de la troisième édition des « Talents de la e-santé », organisée le 8 décembre à Paris et en ligne.

Destiné à « valoriser l’engagement des acteurs de terrain sur le numérique en santé », le concours était ouvert aux industriels, établissements de santé, organismes de formation, start-up et institutionnels: agences régionales de santé (ARS) et groupements régionaux d’appui au développement de l’e-santé (Grades).

« Les talents récompensent également la collaboration entre acteurs et leurs efforts conjoints pour concrétiser leur projet », a souligné l’ANS dans un communiqué.

Le jury était composé de: Pr Antoine Tesnière, directeur général de PariSanté Campus; Hela Ghariani et Raphaël Beauffret, coresponsables de la DNS; Annie Prévot, directrice de l’ANS; Caroline Le Gloan, cheffe du bureau systèmes d’information des acteurs de l’offre de soins à la direction générale de l’offre de soins (DGOS); Gérard Raymond, président de France Assos Santé; Patrick Mazaud, chargé de mission « santé numérique » au Conseil national de l’ordre des pharmaciens (Cnop); Jean-Pierre Aquino, président suppléant de l’ANS; Chahra Louafi, directrice du « Fonds patient autonome » de Bpifrance; Myriam Oukkal, présidente du Conseil de la e-santé; Lise Alter, directrice générale de l’Agence de l’innovation en santé (AIS) et Laurie Soffiati, responsable du département « télésanté et innovation numérique » de la Caisse nationale de l’assurance maladie (Cnam).

Le jury a reçu 132 dossiers de projets, examiné ceux de 42 finalistes et a décerné un prix « coup de cœur ».

Les 10 catégories thématiques identifiées sont: l’interopérabilité, la cybersécurité, la télésanté, l’intelligence artificielle (IA), l’application citoyenne, l’innovation numérique dans le médico-social, l’innovation numérique en ville, l’innovation numérique à l’hôpital, le parcours de soins et la formation et la sensibilisation.

Les lauréats sont…

Le prix de l’interopérabilité a été attribué au projet « ESMS [établissements et services médico-sociaux] numérique Puy-de-Dôme », porté par le groupement du même nom (40 Ehpad publics), le groupement hospitalier de territoire (GHT) Territoires d’Auvergne, l’Ehpad auvergnat « Les Papillons d’or », le CH de Thiers (Puy-de-Dôme) et le CHU de Clermont-Ferrand.

Il conçoit une plateforme baptisée « Hybrid », faisant office d’interface et permettant de relier le dossier patient informatisé (DPI) du secteur sanitaire et le dossier usager informatisé (DUI) du secteur médico-social. La solution vise à faciliter le parcours des usagers, améliorer la qualité des services et des soins, ainsi que l’exercice professionnel.

Le prix de la cybersécurité a récompensé le projet « Cerbère », développé par le groupement d’intérêt public (GIP) Mipih (Midi-Picardie Informatique hospitalière) et le Grades e-santé Occitanie.

« Cerbère » est une solution prête à l’emploi qui sécurise et centralise la gestion des identités et l’authentification des utilisateurs. Conçue pour s’interfacer avec les applications métiers, elle facilite la mise en place des exigences réglementaires et rend les applications interopérables avec les protocoles standards. L’objectif est de « faciliter la vie des professionnels de santé en simplifiant l’accès aux applications métiers » et la solution ne nécessite aucune installation préalable. Elle s’appuie sur les référentiels d’identités Pro Santé Connect et France Connect.

Le prix de la télésanté est revenu au projet « TéléDIAADE » du Centre de ressources autisme de La Réunion, les ESMS et le CHU de La Réunion et le Grades Tesis.

TéléDIAADE pour: « TéléDIagnostic de l’Autisme pour Adultes Dépendants » est un protocole d’évaluation et de diagnostic à distance, mis en œuvre suite à la réception d’un dossier de demande de diagnostic de troubles du spectre autistique (TSA), sans que la personne concernée, ni l’équipe de prise en charge ou l’équipe de diagnostic n’aient à se déplacer.

L’objectif est de réaliser un télédiagnostic multidisciplinaire et multidimensionnel des TSA des adultes dépendants et porteurs de handicap intellectuel vivant en institution en collaborant à distance avec ses principaux référents (familiaux et institutionnels) tout en réduisant la durée d’attente de ce diagnostic. Des informations médicales et paramédicales, passées et actuelles, ainsi que de courtes vidéos de la personne à évaluer dans son environnement naturel constituent le dossier à analyser.

Le prix de l’IA a été attribué à « My Eat Well », un projet des sociétés My Good Life, Théradial et de l’association pour l’utilisation du rein artificiel « Aura Paris ».

Il s’agit d’un dispositif numérique d’accompagnement nutritionnel incluant un générateur de menus personnalisés, qui a été adapté pour les personnes dialysées. La solution s’intéresse particulièrement au régime alimentaire et à l’activité physique, et donne des solutions simples, efficaces et personnalisées, en respectant les restrictions nécessaires sans prendre des risques de dénutrition. Un module d’IA y est intégré afin de proposer une variété importante de recettes, en prenant en compte les éventuelles allergies et intolérances alimentaires.

Le prix de l’application citoyenne a récompensé le projet « APS Online » de la société Visible Patient et l’association Mécénat Chirurgie cardiaque Enfants du monde.

Le laboratoire en ligne de Visible Patient propose des modélisations 3D de l’anatomie personnelle des patients extraites de leurs images envoyées dans le cadre d’un service d’e-santé. Le résultat est ensuite transmis sur le même serveur de stockage pour permettre aux équipes de Mécénat Chirurgie cardiaque ainsi qu’au chirurgien d’exploiter ces modélisations pour définir l’opérabilité des patients. L’ONG permet à des enfants atteints de malformations cardiaques originaires de pays défavorisés de se faire opérer en France lorsque cela est impossible dans leur pays faute de moyens techniques ou financiers.

Cette modélisation en amont permet de réduire les risques d’erreurs diagnostiques avant la venue en France de ces enfants et évite des déplacements inutiles et coûteux. Un projet d’e-santé a donc été initié et développé pour fournir à distance et en ligne la modélisation 3D vasculaire du cœur de ces enfants à partir d’une image scanner standard réalisée dans le pays d’origine: APSOnline 3D.

Le prix de l’innovation numérique dans le secteur médico-social a été décerné au projet « Smart Predict » porté par la société IDP Santé, l’éditeur CompuGroup Medical Solutions et la Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail (Carsat) Hauts-de-France.

L’application SmartPredict est un dispositif médical mobile permettant d’identifier la fragilité des personnes, les risques de chute chez les personnes âgées notamment, par des tests simples, et des questionnaires. Elle utilise pour cela des capteurs inertiels portés sur le corps, une application mobile et des algorithmes propriétaires pour évaluer la mobilité, le risque de chutes ou la fragilité chez les personnes nécessitant une évaluation de la mobilité, y compris les personnes âgées, les personnes handicapées affectant la marche et la mobilité et celles souffrant de troubles neurologiques chroniques.

Le prix de l’innovation numérique en ville a été remis au projet MedPrev porté par les unions régionales des professionnels de santé (URPS) médecins libéraux de Nouvelle-Aquitaine et des Hauts-de-France, l’ARS Nouvelle-Aquitaine, MC-Services (établissement de services à domicile).

Il s’agit d’un outil numérique au service d’un parcours prévention en soins de premiers recours.

Le prix de l’innovation numérique à l’hôpital est revenu à « Atoutcoeur », un projet de la Fondation Léopold-Bellan et la société Observia.

Il consiste en une plateforme interopérable permettant un suivi global du parcours éducatif du patient via plusieurs modules et proposant un programme d’éducation thérapeutique personnalisé.

Le prix du parcours de soins a été attribué à « 48h Chrono », projet de la start-up Medin+ porté avec 11 communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) et le CHU de Montpellier.

Il vise à donner accès à la régulation libérale du centre 15 du département de l’Hérault à des créneaux en soins non programmés (médecine générale) proposés par une dizaine de CPTS, via l’application 48h Chrono, un site internet sécurité réservé aux professionnels de santé.

Le prix de la formation et de la sensibilisation a été décerné à Doctrio, de la société Doctrio et des centres régionaux de coordination des dépistages des cancers (CRCDC).

Il embarque une solution numérique pour former les pharmaciens au dépistage du cancer colorectal en officine, via une plateforme de formation continue pour les professionnels de santé.

Enfin, le prix coup de cœur du jury a récompensé le projet OTOtwin, codéveloppé par l’université de Lorraine et le CHU de Nancy.

Jumeau numérique de l’os temporal humain, destiné à la formation par simulation à la chirurgie de l’oreille et de la base du crâne (otoneurochirurgie), il permet l’apprentissage d’une gestuelle sûre et précise des chirurgiens concernés par cette région anatomique qui requiert un très haut niveau d’expertise, et pallie le manque de modèle animal (contrairement aux autres disciplines chirurgicales) et de disponibilité très variable de pièces cadavériques (notamment pour les enfants).

 

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