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Avant de prescrire des thérapies numériques, les médecins veulent des preuves cliniques

Tic Pharma

Prouver l’efficacité par un essai randomisé contrôlé est un critère déterminant de prescription d’une thérapie numérique (DTx) pour 85% des médecins, selon un sondage réalisé sous l’égide de France Biotech et dont les résultats intermédiaires ont été présentés le 20 novembre par Stéphane Tholander, copilote de la « task force » de l’association consacrée aux DTx, lors du « CHU Healthtech connexion day » organisé par France Biotech et la conférence des directeurs généraux de CHU à Marseille.

France Biotech et ses partenaires ont interrogé 662 professionnels, dont 494 médecins (119 généralistes) de 45 spécialités, 100 infirmiers et 68 pharmaciens, entre juin et novembre pour connaître « l’acceptabilité » des dispositifs médicaux (DM) numériques à visée thérapeutique.

Si 45% des sondés se disent disposés ou très disposés à recommander ou prescrire une thérapie numérique, « ce n’est pas à n’importe quelle condition », a pointé Stéphane Tholander.

Alors que l’essai clinique reste le mètre étalon, sur les 350.000 applications proposées dans les magasins d’application de Google et Apple, seule « une centaine » a démontré un bénéfice.

Il s’agit surtout d’applications développées en Allemagne, où un mécanisme de prise en charge des DM numériques à visée thérapeutique, le DiGA, existe depuis trois ans.

Les autres motivations des médecins sont la facilité d’utilisation et de prescription, citée par 76% des médecins, et les recommandations de sociétés savantes ou de pairs (68%).

En revanche, la prise en charge financière n’a été citée que par 49% des médecins.

Environ la moitié des répondants n’avaient jamais entendu parler des DTx, et 80% n’en avaient jamais recommandé.

« Cela signifie que 20% en ont déjà recommandé, c’est énorme », a souligné le coresponsable du numérique en santé, David Sainati, en particulier en considérant la prise en charge « lacunaire » des DTx.

Une fois informés sur le sujet, 60% des médecins ont estimé que les DTx pouvaient permettre de réduire les coûts de traitement, 52% qu’elles peuvent améliorer la pathologie, 73% la qualité de vie des patients et 87% l’observance.

Par ailleurs, 64% des médecins se sont dits prêts à participer au développement d’une DTx.

Plus de la moitié (53%) se projettent en tant que conseiller médical, 36% en investigateur d’étude clinique et 23% en codéveloppeur de la solution.

Enfin, 44% sont prêts à former des patients, et 37% à former d’autres professionnels de santé.

Le sondage complet fera l’objet d’une publication scientifique écrite par deux psychiatres, les Drs Alexis Bourla et Stéphane Mouchabac, a indiqué Stéphane Tholander.

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